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Coronavirus, les impacts sur la prostitution
Coronavirus, les impacts sur la prostitution
L’épidémie du coronavirus a plongé brusquement la plupart des activités en 2020. Le secteur de la prostitution a été particulièrement touché. Cela a été le cas en Suisse où beaucoup se lancent dans le domaine vu que cette profession y est légale.
Dans la localité du Valais, un grand nombre de salons ont fermé leurs portes suite au confinement. Beaucoup de travailleuses du sexe ont été surprises par la précarité. Selon Johanne Guex, coordinatrice de l’Antenne Sida de promotion santé Valais, la situation a été catastrophique. Plusieurs de ces personnes se sont retrouvées soudainement sans revenus, a-t-elle réclamé. Toujours d’après cette spécialiste, certaines ne pouvaient plus payer leurs loyers et risquent de se retrouver à la rue. La nourriture était également trop chère pour elles. C’est ce qui est arrivé à Mélanie, l’une de ces professionnelles du charme qui exerçait à Le Valais. Elle vivait ces moments avec de grandes difficultés, mais ne voulait pas toutefois entrer dans la clandestinité.
Plusieurs personnes en situation de précarité
Toujours suivant les dires de Johanne Guex, de nombreuses prostituées se sont brusquement retrouvées sans un sou pendant le confinement. Le centre d’Antenne Sida de promotion santé Valais a reçu de nombreux appels. Beaucoup de ces femmes se plaignaient de ne pas pouvoir rejoindre leur pays d’origine avant la fermeture des frontières. N’ayant pas de carte de séjour, celles-ci ne pouvaient pas louer un appartement pour se loger à Le Valais. Elles étaient dans l’obligation de dormir au sein même du local de travail. Ce dernier ayant dû fermer durant le confinement, elles se sont donc retrouvées sans logement.
Une aide d’urgence a donc été mise en place par Antenne Sida Valais. La distribution de bons alimentaires a été organisée avec les groupes Coop et Migros. Des solutions d’hébergement ont pu s’établir avec la collaboration de la police cantonale. Toutes les filles ont pu être logées en avril.
L’association Antenne Sida se penche maintenant sur les problèmes psychiques engendrés par la crise sanitaire. En raison de la situation sanitaire actuelle, il est conseillé pour les travailleuses du sexe d’arrêter d’exercer leur métier. La situation n’est pas encore dramatique, vu que les activités pourront bientôt reprendre. L’ouverture des salons de prostitution se fera sans doute en même temps que celle des commerces.
Régulariser la prostitution et lutter contre les préjugés
Pour ce qui est de l’impact du coronavirus sur la prostitution à Le Valais, la réalité diffère des préjugés. Contrairement aux pensées de certains, la violence n’a pas vraiment semblé augmenter durant la crise sanitaire. Cela a d’ailleurs été confirmé par les agents envoyés sur place quotidiennement auprès des filles par Antenne Sida.
D’après le témoignage des filles interrogées, les clients réguliers étaient plutôt bienveillants envers elles. Ce sont d’ailleurs ceux-ci qui étaient intervenus pour signaler à l’association les différentes difficultés rencontrées par ces charmeuses professionnelles. Certains les ont même accompagnés afin de les aider à obtenir une APG ou Allocation pour Perte de Gain lors de cette crise.
Pour Johanne Guex, la régularisation de la profession est importante face à une crise telle que celle qui a été causée par le coronavirus. Elle permet d’alléger la précarité des filles qui exercent en tant que travailleuse du sexe. Elle va aider à établir la transparence du métier aux yeux de tous. Les personnes qui intègrent cette profession n’auront plus à se cacher. Ce sera alors plus facile de les supporter en cas de soucis. Ce sera aussi la condition idéale pour freiner l’habitude de certaines personnes à stigmatiser les prostituées. Notez que beaucoup optent pour une représentation caricaturale de ces femmes. Souvent, celles-ci sont présentées comme étant des victimes qui se laissent exploiter par leurs clients. En Suisse où la prostitution est légale, ce cas de figure reste rare.
Sachez aussi que la légalisation du métier de la prostitution permettra de lutter contre l’isolement de celles qui l’exercent. Plus libres, ces dernières se sentiront mieux du point de vue psychologique. Elles auront moins tendance à se tourner vers certaines addictions telles que la drogue par exemple. D’un autre côté, il va également falloir aider psychiquement les travailleuses du sexe à s’éloigner des addictions dont certaines sont hautement exposées.
Rendre les professions dans le domaine de la prostitution légale sera un moyen efficace pour faire tomber les tabous qui touchent la prostitution. La régularisation du métier permettra de combattre les préjugés. C’est la bonne condition pour préserver les travailleuses du sexe de l’isolement et des problèmes psychiques pouvant être engendrés. Dans le cadre d’une crise, la libéralisation de ce métier sera cruciale pour que les prostituées soient mieux encadrées et aidées.
10.05.2020